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VOYAGE

1792.
Juillet.
Nouvelle-Calédonie, située sous le tropique, dans le plus beau climat, ne présente qu’une côte hérissée de rochers et inabordable ; la terre de Van-Diémen, placée à une lati­tude australe élevée, renferme les plus magnifiques rades et les plus sûrs abris : ce sont, pour ainsi dire, les deux extrêmes et en bien et en mal. Si nous ne devons pas espérer de trouver d’aussi beaux mouillages que ceux de la baie des Tempêtes, nous devons nous flatter aussi de ne plus rencontrer de côtes aussi dangereuses que celle de la Nouvelle-Calédonie.

La carte fera mieux connoître le détail de la côte de cette île et des ressifs qui l’environnent, que tout ce que je pourrois ajouter. Ce qui pouvoit présenter quelque diffi­culté dans la construction de cette carte, a été discuté, en ma présence, et par M. Beautemps-Beaupré, et par les officiers chargés des observations astronomiques.

Diverses îles aperçues par nos vigies, pendant cette reconnoissance, ont reçu le nom de ceux qui les avoient découvertes : ce léger encouragement devenoit pour eux un objet d’émulation et les rendoit extrêmement attentifs. Depuis le commencement des opérations, je n’ai eu qu’à me louer des équipages ; ils ont montré une grande fer­meté, et ont exécuté les manœuvres avec beaucoup de sang-froid, dans les situations critiques où nous nous sommes trouvés.

Après avoir déterminé la latitude des derniers rochers situés à l’extrémité Nord des brisans, et avoir couru jusqu’à