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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/182

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VOYAGE

1792.
Juillet.
la distance à laquelle nous nous trouvions de ces terres élevées.

11. Le lendemain 11 juillet, le temps s’éclaircit un peu vers les huit heures : les mêmes objets qui avoient été relevés la veille, furent vus de nouveau ; mais l’aspect n’en étoit plus le même. Nous fîmes route pour lors en les laissant à stribord, et en rangeant de très-près les derniers îlots aperçus le jour précédent à l’Ouest-Nord-Ouest. Dès qu’ils furent doublés, on mit le cap successivement au Nord-Ouest Nord, ensuite au Nord-Nord-Ouest, et enfin au Nord Nord-Ouest. Les vigies ne tardèrent pas à nous annoncer des brisans qui s’étendoient vers le Nord-Ouest ; il fallut revenir sur bâbord : on se flattoit que ce seroient les derniers ; mais en avançant on en découvrit encore, et dans une direction plus Ouest. Ayant cru, pendant quelques instans, cette chaîne terminée, je fis porter de nouveau sur la terre ; mais à peine le cap fut-il remis au Nord-Ouest, que nous aperçûmes de dessus le pont et qu’on nous signala de l’Espérance des brisans à l’Ouest : le jour étoit trop avancé et le temps trop mauvais pour permettre de s’engager au milieu de ces ressifs, d’autant plus dangereux, qu’ils cessoient quelquefois de paroître pour se montrer de nouveau à des intervalles de près de deux lieues, que l’étendue en étoit très-circonscrite, qu’a peine brisoient-ils, et qu’on ne les apercevoit que quand on étoit près de les toucher. Je crus devoir prendre les amures à bâbord, et courir des bordées jusqu’au lendemain. La route de la nuit nous mit