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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/183

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119
DE DENTRECASTEAUX.

1792.
Juillet.
12.
à huit lieues dans le Sud-Ouest du point de midi de la veille. Au jour, je fis mettre le cap au Nord, pour passer à l’Ouest de tous les ressifs, si toutefois ils avoient pris fin, et pour aller ensuite attaquer la terre. Mais, quoique plus favorable que la veille, le temps étoit trop sombre pour qu’il fût possible d’accoster des terres extrêmement basses, et qui, jusqu’alors, avoient paru environnées de dangers. Il semble que les ressifs s’étendent à seize lieues environ dans l’Ouest-Nord-Ouest de la pointe orientale de l’île Bougainville ; et en supposant que celui qui a été aperçu à midi et demi fût effectivement le dernier, nous avons dû passer à la distance de cinq à six lieues dans l’Ouest de ces ressifs.

Vers les dix heures, nous crûmes apercevoir une terre dans le Nord-Nord-Est ; mais l’horizon étoit tellement embrumé, qu’il eût été impossible de rien affirmer à cet égard. Pour sortir plutôt d’incertitude, je fis diriger la route perpendiculairement à la direction que devoit prendre la côte, c’est-à-dire, au Nord-Est : nous ne tardâmes pas à distinguer, au travers d’épais nuages, de hautes montagnes que l’on jugea être celles que, de l’autre côté de l’île, M. De Bougainville avoit vues dans un très-grand éloignement. Nous restâmes en panne pendant la nuit, pour ne pas nous éloigner de la côte ; et le lendemain matin, on fit route sur les terres 13. les plus à l’Est, afin d’assurer la liaison des opérations de la veille avec celles de ce jour. Le temps étoit beau, la mer calme ; et à l’aide d’une brise légère, nous nous flattions de suivre la côte de près, d’en déterminer toutes les sinuosités,