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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/184

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VOYAGE

1792.
Juillet.
et de reconnoître si elle offroit quelque abri : mais en approchant, nous vîmes des terres basses, qui nous firent perdre toute espérance de trouver des ports. Peu après nous passâmes sur un haut-fond que l’on vit très-distincte­ment du bord : on sonda au même instant, et l’on trouva huit, sept, onze brasses ; un moment après la sonde ne put atteindre le fond. Dès que nous fûmes un peu écartés de ce banc, j’envoyai une embarcation pour en reconnoître l’éten­due ; je fis en même temps à l’Espérance le signal du danger de la route ; elle envoya, de son côté, sonder une autre partie du même banc : le plus petit brassiage avoit été trouvé de quatre brasses dans la partie où le canot de La Recherche fut envoyé ; le canot de l’Espérance trouva une demi-brasse de moins. Dans le même temps on aperçut un autre banc ; et un canot y fut expédié : ce second banc étoit de roche et de corail, et aux acores une ligne de cent vingt brasses n’atteignoit point le fond. Pendant que nous étions en panne, la dérive nous jeta sur un troisième banc, que nous eûmes le temps d’éviter. Enfin, après avoir orienté le grand hunier, nous passâmes sur l’extrémité d’un quatrième banc, où l’on ne trouva que sept à huit brasses d’eau. Il étoit temps de s’éloigner d’un parage d’autant plus dangereux, que les hauts-fonds que nous venions de rencontrer à une assez grande distance de la côte, nous laissoient dans l’incertitude sur ceux que nous pouvions trouver plus au large. Nous sondâmes cons­tamment, sans trouver de fond, pendant toute la nuit ;

mais