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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/186

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VOYAGE

1792.
Juillet.
étendue nous força de rebrousser chemin : on aperçut bientôt dans le Nord un second haut-fond qui ne nous permit plus de pénétrer au milieu de cet amas d’îles.

Tout ce que nous avons vu de la côte occidentale de l’île Bougainville, nous a fait présumer que l’abord en est difficile et dangereux, tant vers son milieu, à cause des hauts-fonds que nous avons rencontrés sur notre route, que vers ses extrémités, à cause des ressifs qui défendent l’approche des deux amas d’îles qui y sont situés. Les îles de la partie septentrionale sont en beaucoup plus grand nombre que celles de la partie méridionale ; les formes en sont plus variées et l’aspect plus pittoresque. L’apparence de la côte que nous parcourûmes dans cette journée, nous laissa dans l’incertitude sur la réalité de la séparation de l’île Bouka d’avec l’île Bougainville ; toutes les terres nous ont paru réunies par des terrains bas.

On vit sur la côte quelques pirogues ; mais sans doute nous n’avions pas excité leur curiosité, car aucune ne vint vers nous. Nous passâmes la nuit en panne, comme à l’ordinaire, 15. et au jour nous fîmes route à l’Est-Nord-Est pour rallier la terre ; mais nous avions été portés pendant la nuit de plus de 20’ dans le Nord, par l’effet des courans. La côte de l’île Bouka que nous avions prolongée jusqu’à son extrémité septentrionale, est d’une moyenne hauteur ; elle est boisée depuis le rivage jusqu’au sommet des montagnes. Il se détacha de cette côte plusieurs pirogues : quatre d’entre elles n’avoient pas plus de huit hommes ; mais la plus grande,