1792.
Septembre. d’Amboine pendant la nuit, nous manqua à la pointe du jour et c’est seulement à l’aide d’un vent très-léger, variant
tantôt d'un bord, tantôt de l’autre, et qui nous forçoit à manœuvrer continuellement, que nous pûmes nous approcher du mouillage.
J’avois envoyé de très-bonne heure un officier pour présenter au gouverneur la copie de la lettre des États généraux, par laquelle il étoit ordonné à tous les gouverneurs des établissemens Hollandois de nous recevoir. Je crus convenable de ne pas laisser tomber l’ancre, avant d’avoir eu connoissance du résultat de la délibération du conseil d’Amboine : la liberté de mouiller nous fut d’abord accordée ; mais ensuite on voulut nous astreindre à des conditions auxquelles je ne pouvois ni ne devois consentir. Les difficultés qu’on nous faisoit, étoient fondées sur ce que l’acte des États généraux, dont je ne pouvois présenter que la copie officielle, n'avoit pas encore été adressé par le gouverneur général de l’Inde. Je n’eus pas de peine à lever ces difficultés, en faisant remarquer que j’avois devancé de plusieurs mois l’arrivée dans la colonie des nouvelles d’Europe, qui n’y parviennent ordinairement, par les bâtimens de la compagnie des Indes, qu’après dix-huit mois de date.