1792. Septembre. toute l'étendue de mer où elles sont situées. Si ces îles offrent quelque intérêt sous le rapport de leurs rares productions, elles n’en méritent pas moins lorsqu’on envisage la manière dont les Hollandois s’y sont affermis, le degré d’opulence où les a élevés la possession exclusive qu’ils se sont attribuée d’une denrée dont la consommation est universelle, la politique qu’ils ont constamment suivie, tant pour écarter toutes les nations de ce riche commerce, que pour prévenir les exportations frauduleuses. Mais nous remarquerons aussi que les mêmes causes qui ont contribué à l’élévation rapide de la compagnie Hollandoise, paroissent devoir en accélérer la décadence. C’est la soif des richesses qui a fait entreprendre toutes ces expéditions lointaines ; l’intérêt, ce puissant mobile, réuni à l’héroïsme chevaleresque qui n’étoit pas encore tout-à-fait éteint, a produit dans les deux mondes ces prodiges d’audace et de valeur qui nous semblent incroyables : mais parvenues, par une saine politique, à la jouissance tranquille de richesses immenses, les mêmes compagnies, qui n'ont plus eu besoin, pour les conserver, de déployer le courage qui les leur avoir acquises, se sont uniquement livrées à l’esprit de lucre, qui, en isolant les hommes, a détruit tout esprit public, et a dû rendre les individus à qui ces compagnies ont confié la direction de leurs affaires, plus soigneux d’avancer les leurs que celles de leurs commettans. Telle est la situation actuelle de la compagnie Hollandoise, dont l’affoiblissement doit être attribué moins aux dépenses énormes dont elle est surchargée, qu’aux malversations de