Séjour dans la baie de L'Espérance. -— Reconnoissance des îles et des ressifs dont cette baie est environnée. -— Excursions faites dans le pays.
1792. Décembre La position extrêmement critique où les deux frégates s'étoient trouvées, nous rendit précieuse la découverte de l'abri où nous jetâmes l'ancre le 9 décembre. J’ai cru devoir donner à ce mouillage le nom de baie de l’Espérance, de celui de la frégate qui y étoit entrée la première. Cette baie doit être considérée comme très-avantageuse et comme très-sûre : quoiqu’en apparence elle soit ouverte dans plusieurs directions, on y est cependant abrité par les ressifs et les îles qui l’environnent. La mer n’y peut venir, d’aucun point de l’horizon, de plus de trois ou quatre lieues ; le fond y est d’une excellente tenue. Au reste, un tel abri n’est dû qu’à l’amas d’îles situé au large de la côte ; car la grande terre ne paroît offrir aucun lieu où il seroit possible de se réfugier dans un mauvais temps. C’étoit partout la même aridité ; on ne voyoit que des rochers ou des dunes de sable, qui laissoient peu d’espoir de trouver de l’eau.
Mon premier soin fut d’envoyer reconnoître la partie de la côte près de laquelle nous étions à l’ancre. Toutes nos