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Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/250

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VOYAGE

1792. Décembre. jaillit jusqu’au sommet des plus hautes îles ; et l’on en trouve, à une grande élévation, dans les crevasses des rochers. M. Willaumez éprouva une grande difficulté à débar­quer sur presque toutes les côtes qu’il a visitées : la lame vient s’y briser avec force ; et ce ne fut qu’en prenant de grandes précautions qu’il parvint à mettre pied à terre, même sous le vent des îles, où il devoit espérer de trouver quelque abri.

La partie de côte qui étoit au Nord de notre mouillage, ne présentoit également que des dunes de sable, dont la blancheur éblouissante n’étoit coupée que par la verdure inanimée de quelques broussailles éparses, qui, pour la plupart, sembloient avoir subi récemment l’action du feu. On ne découvrit aucune trace d'habitation dans l’espace par­couru par les différentes personnes qui étoient allées à terre les jours précédens. On doit croire que les naturels habitent loin du rivage, et qu’ils ne tirent de la mer aucun de leurs alimens, puisqu’on n’a rencontré de débris ni de poisson ni de coquillages. Sans l’incident dont j’aurai bientôt à parler, et qui nous obligea de faire de nouvelles courses, rien n’auroit pu nous indiquer que les habitans fréquentassent les bords des étangs salés qui sont marqués sur les cartes : il paroît même certain qu’ils ignorent l’usage des corps flottans les plus simples, tels que ceux dont se servent les habitans de la terre de Van-Diémen.

Les réparations de l'Espérance furent terminées ce même jour ; et je me proposois de mettre à la voile le