1791. Novembre.
4. Le 4 novembre à midi, la latitude étoit de 9° 6′ boréale,
et la longitude par la montre n.° 14, de 20° 31′ à l’occident
de Paris. Les vents alizés de la partie de l’Est-Nord-Est, qui
avoient été encore assez frais la veille, sont tombés ; et le vent
a varié du Sud-Sud-Ouest au Sud-Sud-Est en passant par le
Sud. Nous sommes entrés dans la zone des vents variables et
des calmes, qui sépare les vents alizés des vents généraux.
Cette zone s’étend depuis le 8.e ou 9.e degré jusqu’au 2.e
ou 3.e degré de latitude boréale, et peut avoir de cent à
cent quarante lieues d’étendue du Nord au Sud : cette
étendue est sujette à varier ; mais il est bien rare qu’elle
se prolonge jusqu’à la Ligne, que l’on dépasse ordinairement
avec les vents généraux du Sud-Sud-Est joli frais. A
mesure que nous avons fait des progrès dans le Sud, les
vents du Nord-Est à l’Est ont diminué de force, et sont
devenus plus rares : les vents de Sud-Sud-Ouest et de Sud
ont été plus fréquens ; et lorsque nous nous sommes trouvés
au milieu de la zone des calmes, les vents ont varié du Sud-Sud-Est au Sud-Sud-Ouest en passant par le Sud : mais ils ont été si foibles que les frégates constamment contrariées par une forte houle venant du Sud et du Sud-Sud-Est,
ont eu de la peine à gagner au Sud, en faisant route au plus
près du vent.
On doit regarder les vents du Sud foibles, et la houle qui vient de cette partie, comme la plus grande contrariété que peuvent éprouver les vaisseaux qui veulent passer au Sud de la Ligne ; car les calmes dont on a tant parlé, quoique