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DE DENTRECASTEAUX.

fréquens, ne durent ordinairement pas plus de deux ou 1791. Novembre. trois heures : pendant tout le temps que nous avons mis à franchir ce passage difficile, il n’y a eu que deux circonstances où la durée de ces calmes ait pu être remarquée. Dans l’une, elle a été de cinq heures, et dans l’autre, de huit.

En général le calme a lieu entre le moment où les vents de l’Est ou de Nord-Est, variables au Nord-Nord-Ouest, finissent, et celui où les vents de Sud-Ouest variables au Sud-Est en passant par le Sud, commencent à souffler, ou bien à la fin de ces derniers. Ces changemens s’opèrent le plus souvent par des grains ou des orages, sur-tout lorsque le vent doit acquérir un degré de force suffisant pour faire cingler le vaisseau. Toutes les fois que le vent change et passe du Nord au Sud, ou du Nord-Est au Sud-Ouest et même au Sud-Sud-Est, par un beau temps, on ne doit pas espérer qu’il puisse gagner de la force et avoir de la durée ; ce ne sont généralement que des souffles légers appelés par les marins brises folles, lesquelles ne sont propres qu’à tenir le cap en route, en faisant faire au vaisseau un demi-nœud ou un nœud.

Il paroît que plus on s’approche de la côte d’Afrique, plus on éprouve de vents de Sud, variables au Sud-Sud-Ouest : lorsque l’on s’en tient à une certaine distance, les vents de Sud varient plus fréquemment au Sud-Sud-Est. C’est pour quoi je pense qu’il ne faut pas trop gagner à l’Est, et que la meilleure méthode est de couper le parallèle de 8° ou 9° de latitude boréale entre les 22.e et 23.e degrés de longitude à

l’occident de Paris, afin de s’éloigner de la côte d’Afrique,
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