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VOYAGE

1791. Novembre. où les vents soufflent ordinairement du Sud à l’Ouest, et se font sentir très-loin de terre. Par la même raison, lorsque les vents sont directement au Sud, il vaut mieux prendre la bordée de l’Ouest-Sud-Ouest que celle de l’Est-Sud-Est.

Les vaisseaux qui choisissent la route la plus directe et qui passent entre les îles du Cap-Vert et la côte d’Afrique, doivent se tenir à égale distance des deux terres, et faire route droit au Sud, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la zone des vents variables et des calmes, qui commencent au parallèle de 8° ou 9° de latitude boréale : ensuite ils doivent prendre la bordée la plus avantageuse pour gagner au Sud, et préférer de mettre le cap à l’Ouest-Sud-Ouest plutôt que de courir la bordée de l’Est-Sud-Est[1]. Les vaisseaux qui passeront à l’Ouest des îles du Cap-Vert, dirigeront leur route, après les avoir doublées, de manière à couper le

  1. M. D’Après donne des instructions sur la manière dont on doit se diriger pour passer au Sud de la ligne équinoxiale. Il paroît que son principal but a été de rendre la route des vaisseaux qui vont d’Europe au cap de Bonne-Espérance, aussi directe que les vents peuvent le permettre : cependant il a senti que la route qu’il prescrit, ne pouvoit pas être suivie par les vaisseaux qui seroient contrariés par les vents ; car voici ce qu’il ajoute, dans ses Instructions pour le Neptune oriental : « Ce qui a été dit précédemment ne regarde que les vaisseaux qui seroient favorisés par les vents jusqu’à la Ligne : car lorsque les vents variables succèdent aux vents alizés, la meilleure manœuvre à faire pour couper promptement la ligne équinoxiale, c’est de profiter de la variété des premiers pour atteindre, le plutôt qu’on pourra, le parage des vents généraux, et, pour cet effet, de tenir la bordée qui mène le plus vers le Sud, sans s’attacher à couper la Ligne par aucun point déterminé, pour ne pas augmenter la longueur de la traversée. » Nous avons cru devoir ne nous attacher qu’à ce dernier précepte, parce qu’il est fort rare que l’on puisse parvenir jusqu’aux parages des vents généraux, sans avoir