nous éprouvâmes des vents variables, qui souffloient le plus 1791. Décembre.
20.
souvent au Nord et au Nord-Ouest. Depuis le 20 décembre,
époque où nous nous trouvions sous ce parallèle, jusqu’a l’attérage
du Cap de Bonne-Espérance, les courans ont assez constamment
porté dans le Nord et dans l’Est ; de manière que la
différence entre la longitude estimée et la longitude obtenue
par la montre n.° 14, qui s’etoit élevée à 6° lorsque nous
avions quitté les vents généraux, n’étoit plus que de 40’le
15 janvier, veille du jour où l’on a eu connoissance de la
terre.
Le 16 janvier, à huit heures du matin, nous vîmes la 1792.
Janvier.
16. terre, dans l’Est-Sud-Est. Les vents étoient au Nord-Nord-Est grand frais, la mer très-forte et le temps chargé. Je
continuai jusqu’à dix heures la bordée qui nous approchoit
de terre ; alors voyant qu’il nous étoit impossible de doubler
la pointe occidentale de la baie de la Table, je pris la
bordée du large. Pendant que l’on viroit de bord, l’on
a observé des hauteurs absolues du soleil, pour avoir la
longitude du vaisseau par la montre n.° 14 ; et on a relevé
la pointe septentrionale de l’entrée du Hout-Baay, au Sud
74° Est, à trois lieues de distance. La longitude donnée par
le relèvement étoit de 15° 40′ ; et la montre n.° 14 nous
plaçoit par 14° 45′ : par conséquent, depuis le départ de
Ténériffe, la montre donnoit une longitude trop foible de
55’, après une traversée de quatre-vingt-cinq jours.