Page:Rossetti - La Maison de vie, 1887.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
vi
INTRODUCTION

aperçu dans une foule, qui, rencontré à nouveau et mieux regardé vous retient et captive. Dans la cohue des cadres de 188), ce Cabanel m’avait séduit ; mais me roidissant contre sa grâce et poursuivant sur te peintre à la mode le goût imbécile des gens du monde, j’avais, pour obéir à des commandements de doctrine esthétique, appliqué injustement l’ïn odium auctoris à cette toile-œuvre, un chefd’œuvre, Punique de M. Cabanel ; qui a su rendre une adorable femme, là où un pourctraicieur d’âmes, comme 1e Vinci, eût découvert une sœur de la Joconde.

Et d’abord, rencontre heureuse, te costume ne date con~ temporainement, m archatse pour atteindre au style.

Un corsage noir dénudant les plus belles, tes plus tombardes épaules, la blancheur du bras nu, barrée d’urç mantille de dentelles noires aussi ; et c’est tout l’attirai Sur ce col que la Bible compare à une tour pour sa rondeur, rêve une tête sphingienne qui regarde devant elle, mais au-delà du réel.

Baignés d’un clair obscur mystérieux, les yeux immenses « qu’un ange très savant a sans doute aimantés », regardent d’ineffables choses ; et réverbèrent une surhumaine mélancolie, tandis que passe sur l’arc vibrant des lèvres détendues, la douceur et te défi d’une ironique bonté.

Autel au-dessous de l’icôqe vénéré, un large divan couvert dé peaux d’ours gris ; et s’étayant, se superposant,