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Page:Rostand, L’Aiglon, 1922.djvu/130

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LE DUC.

Fou d’avoir pu penser à revenir par vous !

METTERNICH.

Mais ce retour, c’est Votre Altesse qui l’empêche !

LE DUC.

Certes, au lieu des fourgons, vous m’offrez la calèche !

L’EMPEREUR.

Non ! nous n’offrons plus rien !

LE DUC, les bras croisés.

Non ! nous n’offrons plus rien !La cage ?

L’EMPEREUR.

Non ! nous n’offrons plus rien !La cage ?C’est selon.

LE DUC.

Vous n’empêcherez pas que je ne sois l’Aiglon !

L’EMPEREUR.

Mais l’aigle des Habsbourgs a des aiglons sans nombre,
Et vous en êtes un, voilà tout !

LE DUC.

Et vous en êtes un, voilà tout !Aigle sombre,
Triste oiseau bicéphale au cruel œil d’ennui,
Aigle de la maison d’Autriche, aigle de nuit,
Un grand aigle de jour a passé dans ton aire,
Et tout ébouriffé de peur et de colère,
Tu vois, vieil aigle noir, n’osant y croire encor,
Sur un de tes aiglons pousser des plumes d’or !

L’EMPEREUR.

Moi qui m’attendrissais, je regrette mes larmes !
(Il regarde autour de lui.)
On va vous enlever ces livres et ces armes !
(Appelant.)
Dietrichstein ?

METTERNICH.

Dietrichstein ?Il n’est pas au palais.

(Le jour diminue. Le parc devient violet. Derrière la Gloriette, le ciel est rouge.)
L’EMPEREUR.

Dietrichstein ?Il n’est pas au palais.Ah ! je veux