Page:Rostand - Le Cantique de l’aile, 1922.djvu/14

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4 LE CANTIQUE DE L'AILE. Clair pays qui jamais des choses irréelles En vain ne t’occupas, D’autres ont, plus que toi, pu soupirer : « Des ailes ! » Quand l’Aile n’était pas ;

Mais dès que l’Aile fut, dès qu’il parut possible Qu’indigné de marcher L’homme se fît ensemble, ayant le ciel pour cible. Et la flèche et l'archer ;

Dès qu’invités au vol par le cri des deux frères, Les Braves, pleins d’effroi, Sentirent qu’il fallait d’abord des Téméraires, Et qui fussent adroits,

Et qui fussent légers, et, la flamme aux prunelles, Qui fussent coutumiers. Lorsqu’il faut essayer une idée ou des ailes, De mourir les premiers ;

Dès qu’il fallut mourir pour ce qui vient de naître, Tomber pour qu’on volât, La France eut le frisson qui lui fait reconnaître Que son destin est là !