Page:Rostand - Le Cantique de l’aile, 1922.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

<) L E C A N T I Q U E D I ; L AI L E .

Dans le ciel attristé de notre paysage

Ils se sont envolés. Ils nous ont obligés de hausser le visage.

Ils nous ont consolés.

Ce sont de grands héros, ce sont de purs athlètes. Nos franchisseurs de mers,

Ceux dont le vent lui-même a couronné les têtes Du bleu laurier des airs !

Ah ! ceux qui laissent tout pour ne plus voir les cimes Que lorsqu’ils sont penchés.

On peut dire, ceux-là, qu’ils sont vraiment sublimes Et vraiment détachés !

Quand leur Victoire d’or passe sur la campagne,

Tout est prodigieux ! M faut, pour les guider de montagne en montagne.

Qu’on allume des feux !

Le petit paysan, grandi d’une coudée.

Crie au ciel du patois ; Les rois ont des regards de Mages de Chaldée ;

Le peuple est sur les toits !