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Page:Rostand - Le Vol de la Marseillaise, 1919.djvu/70

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II



L’un est mort en sachant et l’autre sans savoir
De quels pas de vainqueurs ils battaient en retraite.
L’un, pris à l’improviste, eut une mort distraite ;
L’autre, la lente mort qu’on a le temps de voir.

Quand, sur le dur orgueil d’accomplir son devoir,
Ils laissaient, en mourant, tomber leur jeune tête.
Aucun n’a regretté, comme fit le poète,
Ce « quelque chose, là, » que plus d’un crut avoir !

Souvenons-nous comment, pendant près d’une lieue,
On entendit chanter leur France rouge et bleue,
Lorsque, pour nous défendre, en route elle se mit.

Ne songeons qu’à ces morts, soldats, martyrs, apôtres.
Que ce Jour soit le Jour des Morts à l’Ennemi !
Ne songer qu’à ceux-là, c’est mieux songer aux autres.