Page:Rostand - Les Romanesques, Charpentier et Fasquelle, 1911.djvu/156

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Sylvette.

Non, le cher souvenir n’est plus ; ces torches folles,
Ces masques, ces manteaux, et ces musiques molles,
Ce combat, tout ce charme enfin, c’est trop cruel
De penser que cela fut fait par Straforel !

Percinet

Et la Nuit de Printemps, est-ce lui qui l’a faite ?
Est-ce lui qui régla l’inoubliable fête
Que l’amitié d’Avril nous donna ce soir-là ?
Est-ce lui qui, le ciel étoilé, l’étoila ?
Lui, qui d’ombre effaça si bien les rosiers grêles
Que les roses semblaient, comme surnaturelles,
Se tenir en suspens dans l’air mystérieux ?
Dispensa-t-il les frissons gris, les reflets bleus ?
Versa-t-il les langueurs ? Fut-il pour quelque chose
Dans l’apparition de l’Astre d’argent rose ?

Sylvette.

Non certe…

Percinet

Non certe…Et fit-il donc, dans la Nuit de Printemps,
Dis-moi, que nous étions deux enfants de vingt ans,