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LE THEATRE EN ALLEMAGNE. 21

façon qu’elle soit toujours reconnaissable comme telle. La concurrence avec la nature est un leurre. La scène sera donc très peu profonde, et restera scène. Sur ce sol de planches, aucune recherche de réalisme : ni verdure, ni gazon, ni plage ! On cherchera par de fines indications à exciter l’imagination, et à faire transition au lointain où les ressources de l’éclairage et la peinture compléteront l’illusion ou détermineront le lieu. Le lointain et le personnage : tels sont

FRITZ ERLER. — "FAUST ». LE JARDIN DE MARGUERITE.

les deux facteurs des effets à produire. Pour concentrer l’intérêt sur l’acteur au premier plan, on aura l’éclairage du podium ; pour l’illusion du lointain, un jeu illimité de lumière venant de haut et de bas dans l’arrière-scène. M. Erler impose la synthétisation. Voici ce qu’il nous dit sur Faust, pour lequel il a composé de si ingénieux décors :

Le spectateur qui désire dans la promenade de Pâques voir en détail la ville, le ruisseau, la prairie, ou celui qui tient à voir réellement « luire dans les feux du soleil couchant » les cabanes entourées de verdure, me semble indigne de comprendre la fan-