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32 L’ART THÉÂTRAL MODERNE. Le théâtre Stoudia joua néanmoins un grand rôle dans l’histoire du théâtre russe. Toutes les innovations scéniques, toutes les réformes, si audacieuses en apparence, que tentèrent les théâtres russes, s’inspirèrent de cette tentative, vraiment nouvelle, que ne connaissent, hélas ! que fort peu de privilégiés. Dès la première réunion des réformateurs, on s’accorda sur ce que les formes de l’art théâtral contemporain étaient depuis longtemps démodées, que le spectateur exigeait une nouvelle technique, qu’il fallait « évoluer » en abandonnant, malgré ses succès, l’art réaliste. — C’est l’opinion générale en Europe, nous l’avons vu ! — D’autres pièces demandent d’autres moyens. Afin de rechercher minutieusement les transformations à apporter dans la technique de la scène, les organisateurs s’adonnèrent à une étude détaillée des maquettes (miniatures de carton, représentant décors et accessoires, spécialement construites par les artistes). On disposait des maquettes de pièces très diverses, telles que : les Bojatyr, de Polevoi ; la Neige, de Pchebychevsky ; le Collègue Crampton, de Bachilde ; la Fête de Concorde, de Hauptman ; le Sphynx, de Tettmayer ; les Sept Princesses, de Maeterlinck ; la Femme à la fenêtre, de Hoffmansthal. Les régisseurs travaillaient en collaboration avec les peintres décora- teurs. Le régisseur fournissait le plan et les dessins d’ensemble auxquels le peintre donnait l’harmonie des couleurs. On fit ainsi une série d’esquisses. Un croquis au fusain, "L'OISEAU BLEU. » L'EAU. RÉALISATION DU THÉÂTRE d’ART.