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Page:Rouché - L’Art théâtral moderne, 1910.djvu/55

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LE THÉÂTRE RUSSE. 43

qui nous donne la sensation de voir vraiment un nuage dans la nue. La scène doit donner tout ce qui peut aider le spectateur à reconstituer dans son imagination l’installation exigée par la fable de la pièce.

On lira avec curiosité quelques détails sur l’originale méthode de travail inaugurée au théâtre Stoudia pour l’étude de la pièce de Maeterlinck : La Mort de Tintagiles. Le théâtre dévoile toujours le désaccord secret existant entre ses créateurs. Auteurs, régisseurs, acteurs, musiciens, ne s’unis-sent jamais pour donner l’œuvre collective rêvée. Ces répétitions ont fait constater qu’il pouvait ne pas en être ainsi, mais cela dans certaines conditions seulement. L’étude de la pièce fut commencée en commun, on l’aborda par des lectures, des vers et des passages de Maeterlinck apparentées par le sentiment à la pièce à étudier, cette dernière ne devrait être vue que lorsque la manière de Maeterlinck et ses procédés seraient devenus familiers. Chaque acteur, à son tour, lit quelques vers ou passages, cherchant à l’exprimer. L’auditoire critique, remarque, dirige. « Toute l’attention se concentre pour trouver des couleurs, où l’auteur vibre, dit M. Meyerkhold. Lorsque le résultat semble atteint, l’auditoire passe à l’étude des caractéristiques du style de l’auteur. » Le théâtre de Maeterlinck, théâtre de mystère parlé à voix basse et simple- ment, exigeait aussi une révision détaillée des plus petits procédés. Acteur et régisseur arrivèrent à ces résultats.

« L OISEAU BLEU ». LE CHIEN. REALISATION DU THEATRE d’ART.