Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il reconnut enfin que ces traits de lumière,
Ou seuls, ou combinés en différens accords,
D’une teinte céleste empreignoient tous les corps.
Combien de tant d’éclat la vue est enchantée !
Je vois l’aube étaler son écharpe argentée ;
Et l’aurore sa soeur, qui d’un pourpre riant
Entremêle l’or pur dont se peint l’orient ;
Et le fleuve en son lit paisiblement s’étendre
Sous des rets transparens, colorés d’un verd tendre.
Là, des profondes mers l’habitant écaillé
Lève un dos épineux richement émaillé.
Dispersé sur la rive, ici, le coquillage
Des plus belles couleurs réfléchit l’assemblage.
Le corail dont Thétis a bordé ses déserts,
L’hôte rampant des bois, l’enfant aîlé des airs,
L’inconstant papillon, la bourdonnante abeille,
La bergère, et les fleurs qui parent sa corbeille,
Tout forme autour de nous un cercle radieux,
Un dédale magique où s’égarent nos yeux.
Mais c’est Iris sur-tout, glorieuse courrière,