Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Therpsicore, Comus de festons s’environne :
Et la religion assise à ces autels,
D’où sa terrible voix tonne sur les mortels,
Au retour du printems, de guirlandes parée,
Adoucit de ses traits l’austérité sacrée.
D’où naissent cependant ces reflets variés,
Pour colorer ce globe, avec art mariés ?
Ces teintes dans les fleurs dorment-elles cachées ?
Faut-il que du soleil les flammes épanchées
Éveillent leur paresse, ou bien l’astre du jour
Les feroit-il pleuvoir de son brillant séjour ?
La nature, long tems sans voix et sans oracle,
Dans une nuit profonde enferma ce miracle :
Mais si-tôt que Newton, cet aigle audacieux,
En face eût regardé le roi brûlant des cieux,
L’homme brisa les fers de l’ignorance antique :
L’homme fut possesseur des secrets de l’optique.
Dans les angles d’un verre en prisme façonné,
Il vit que du soleil un rayon émané
Déployoit sept couleurs de nature première :