Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/232

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Les Alpes s’unissant au front des Pyrénées,
Et contraint par Riquet à partager ses flots,
Un seul fleuve aux deux mers porter nos matelots.

Triomphe, heureux français ! C’est pour toi qu’Uranie
Agite sur les arts les flambeaux du génie.
Peuples du nord, et vous nos superbes rivaux,
Anglois, venez en foule admirer nos travaux !
Nos marbres animés à la race future
Redonnent nos héros, la noble architecture
Élève des palais pour les enfans des dieux :
La fière poésie, en vers mélodieux,
Chante des élémens l’existence éternelle,
Et du vaste univers la marche solemnelle.
Les émules d’Hypparque, aigles audacieux,
D’un vol infatigable ont mesuré les cieux :
Les mondes sont comptés... je te salue, ô terre ;
Féconde dans la paix, féconde pour la guerre !
Ah ! Puisses-tu goûter, en écoutant mes chants,
Les plaisirs que j’éprouve à célébrer tes champs,
Le tranquille Vesper maintenant y ramène