Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/279

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Dans un lointain qui fuit un monde entier s’étend.
Eh ! Comment embrasser ce mêlange éclatant
De verdure, de fleurs, des moissons ondoyantes,
De paisibles ruisseaux, de cascades bruyantes,
De fontaines, de lacs, de fleuves, de torrens,
D’hommes et de troupeaux sur les plaines errans,
De forêts de sapins au lugubre feuillage,
De terreins éboulés, de rocs minés par l’âge
Pendans sur des vallons que le printems fleurit,
De côteaux escarpés où l’automne sourit,
D’abymes ténébreux, de cimes éclairées,
De nèges couronnant de brûlantes contrées,
Et de glaciers enfin, vaste et solide mer,
Où règne sur son trône un éternel hyver ?
Là, pressant à ses pieds les nuages humides,
Il hérisse les monts de hautes pyramides,
Dont le bleuâtre éclat, au soleil s’enflammant,
Change ces pics glacés en murs de diamant,
Là, viennent expirer tous les feux du solstice.
Envain l’astre du jour, embrasant l’écrevisse,