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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/340

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Roulent ces rois des airs, l’un par l’autre entraînés,
Newton, placé si loin de la foiblesse humaine,
Toi seul as pu des cieux sonder tout le domaine !
Par de folles erreurs, les mortels avant toi
Avoient de l’univers défiguré la loi.
Tu paroîs ; et soudain tous les cieux t’appartiennent :
Les mondes à ta voix s’éloignent et reviennent,
Vers un centre commun sans relâche emportés,
De ce centre commun sans relâche écartés.
Que ton systême est vaste et simple tout ensemble !
Ta haute intelligence y combine, y rassemble
Tout ce que l’empirée étale de grandeurs ;
Lui, qui n’étoit jadis qu’un cahos de splendeurs,
Est maintenant semblable à ces sages royaumes,
Où suffit une loi pour régir tous les hommes ;
L’attraction : voilà la loi de l’univers.
Ces globes voyageurs, dans leurs détours divers,
Sans jamais se heurter, se traversent sans cesse ;
À tes savans calculs tu soumis leur vitesse :
L’âge a scellé ta gloire, et les siècles nouveaux
Attesteront encor l’honneur de tes travaux.