Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/351

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Et la grêle qui tombe en globules bruyans
Et le fleuve qui s’ouvre en gouffres tournoyans.
Ô toi, qui dans son coeur a versé ce courage,
Fais qu’il triomphe, amour ! Victime de l’orage,
Rose disparoissoit, lorsque d’un bras nerveux
Lozon la saisissant par ses flottans cheveux,
Avec de longs efforts au rivage l’entraîne,
Et des ondes vainqueur touche enfin à l’arène :
Il cherche un roc voisin. Autour d’eux cependant
L’éclair fond plus rapide, et brille plus ardent ;
Le tonnerre plus fort brise le flanc des nues ;
Il darde sa fureur aux montagnes chenues :
De leurs fronts sourcilleux, qu’il frappe à coups pressés,
Fait voler en éclats les rochers fracassés,
Dans le creux du vallon avec eux roule et plonge,
Et courant jusqu’aux bords où la forêt s’allonge,
Allume au milieu d’elle un vaste embrasement.
Par les vents attisé, le fougueux élément
Dévore dans sa course, ainsi qu’un foible arbuste,
Le chêne, et du cormier la vieillesse robuste,