Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/88

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Pour renaître, elle attend qu’un fougueux ennemi
Laisse au trône des airs le printems affermi.
Cet hyver cependant qui ramène la glace,
Cet aquilon jaloux du zéphyr qu’il remplace,
Sont des frêles boutons les utiles vengeurs :
Ils apportent la mort aux insectes rongeurs,
Nés en foule aux rayons d’un soleil trop propice.
Le feuillage à ce peuple eût offert un hospice ;
Et par eux dépouillé de son beau vêtement,
L’arbre au jour de sa force eût langui tristement.
Nouveau bienfait encor : ce souffle de Borée
Repousse les vapeurs que l’humide Nérée
En nuages épais déployoit dans l’éther,
Et dont l’amas vers nous envoyé par l’auster,
D’une pluie à longs flots sur nos bords déchaînée,
Eût peut-être englouti tout l’espoir de l’année.
Mais l’air moins rigoureux par degrés se détend.
Le dieu du jour, armé d’un feu plus éclatant,
Triomphant de la nuit en resserre l’empire :