Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/96

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Conserve son épouse, en qui dès le berceau
J’ai retrouvé le coeur de ma mère au tombeau ;
Veille sur tous les miens : et ma reconnoissance
Publîra qu’en ton sein j’ai reçu la naissance.
Je dirai qu’en tes murs règne un sexe enchanteur ;
Je peindrai son oeil vif, son parler séducteur,
Son front, où la gaîté s’allie à la noblesse,
Ses graces, son esprit et sa svelte souplesse :
Né pour sentir l’amour et par l’amour formé,
Tendre et constant, il aime ainsi qu’il est aimé.
Dois-je de ton printems vanter le long empire,
Ton sol toujours fécond, l’air pur qu’on y respire,
Le parfum de tes vins mûris dans le gravier,
Le front de tes côteaux qu’ombrage l’olivier,
Des plus riches moissons tes champs dépositaires,
Tes eaux, tes fruits, tes bains, tes plantes salutaires ;
Ce célèbre conseil de mortels bienfaisans,
Instruits à prolonger la trame de nos ans ;
Tes savans, de qui l’oeil armé d’un regard ferme
Surprend la vérité dans la nuit qui l’enferme ;
Tes comices enfin, où du peuple et des rois