Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/137

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douceur et sans grâce ;
Mais leur instinct, leurs moeurs, d’un sage studieux,
Peuvent du moins encor intéresser les yeux.

Si je porte mes pas à travers la campagne,
Je verrai du pluvier la coquette compagne
L’attirer près des lacs, s’enfuir sous les roseaux,
Puis razer comme un trait la surface des eaux,
S’arrêter, fuir encor ; et cette heureuse adresse,
De l’amant, qui l’oublie, éveiller la tendresse.
Je pourrai voir encor les cannes du lapland,
Qui sillonnant les airs en triangle volant,
Trente fois, chaque jour, changent de capitaine.
Fatigué des travaux d’une course lointaine,
Ce bataillon veut-il, dans sa marche arrêté,
Goûter un doux sommeil par la peine acheté ?
Aux rives d’un étang, la troupe fugitive
S’abbat ; et l’un d’entr’eux, sentinelle attentive,
Tandis que dans le camp tout repose endormi,
Les yeux sans cesse ouverts observe l’ennemi.
Croyez donc maintenant, sectateurs de Descartes