Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/283

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de lui sont formés
Ces terribles volcans, ces gouffres enflammés,
Qui, dans tous les climats, déchirent les montagnes,
Et d’une mer de lave innondent les campagnes.
Et toi, vaste océan, des glaces respecté,
Tu dois à ce foyer et ta fluidité
Et le bouillonnement de tes eaux écumantes,
Tes trombes, tes écueils et tes isles fumantes,
Et ce flottant amas de cailloux calcinés,
Qui ceignent d’un rempart les vaisseaux consternés.
Or ce brouillard de feu né du sein de la terre,
Un ressort inconnu quelquefois le resserre ;
Et son fatal repos endormant leur vigueur,
Les airs restent frappés d’une froide langueur.
La terre la partage ; elle ferme ses veines ;
Et si le triste hyver règne alors sur nos plaines,
La gelée en fureur paroît, et des torrens
Durcit l’onde rapide en rochers transparens.
Cependant ce n’est point sur nous, sur ma patrie
Que le farouche hyver épuise sa furie.