Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/333

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Onze fois, d’une mer couverte de naufrages,
Ma nef à pleine voile à trompé les orages :
L’avoûrai-je pourtant ? Interdit et troublé,
Souvent près des écueils mon courage a tremblé.
Je sens même, en dépit de l’espoir que j’embrasse,
Qu’aujourd’hui mon vaisseau reviendroit sur sa trace,
Si le port, d’où long-temps m’ont écarté les dieux,
Au bout de l’horizon ne s’offroit à mes yeux.
Là, je crois voir la gloire assise sur la rive,
Oui, c’est elle : ô triomphe ! Elle attend que j’arrive.
Taisez-vous, aquilons ; heureux zéphyrs, soufflez,
Et conduisez au port mes pavillons enflés.