Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/351

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de bois couronnée,
Ainsi mes vers chantoient la marche de l’année,
Tandis qu’en son palais, sur le trône des czars,
La Minerve du nord inauguroit les arts,
Envoyoit son tonnerre aux rives ottamanes,
Vengeoit l’antique Grèce et consoloit ses manes :
Qu’un neveu de Gustave impatient du frein,
Dont la Suède enchaîna le pouvoir souverain,
Le brisoit ; mais, soigneux de gouverner en père,
Faisoit tout oublier par un règne prospère :
Que trois ambitieux, profanant la valeur
Par les dieux consacrée à l’appui du malheur,
Sans pressentir qu’un jour leur exemple peut-être,
Contre eux, chez leurs voisins, souleveroit un maître,
Se liguoient, et tenant tout le nord en effroi,
Déchiroient la Pologne et dépouilloient un roi :
Que Frédéric, contraint de reprendre l’épée,
Disputoit à Joseph la Bavière usurpée :
Que Boston, pour ses droits justement révolté,
Les armes à la main, cherchoit la liberté,
Et consternoit ces rois, de qui le sceptre inique
Ne croiroit point regner, s’il n’étoit tyrannique :