Aller au contenu

Page:Rougier - La Voix de la sagesse, 1909.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

donné le fruit de ses œuvres, c’est l’essence même de l’abnégation.

LXIII

De même que, dans le monde temporel, le renoncement aux désirs amène la paix profonde, de même, dans le monde spirituel, le renoncement à soi-même amène l’union en Dieu.

LXIV

Pour mettre fin aux atteintes du mal et de la souffrance, il n’y a pas d’autre moyen que de les supporter.

LXV

Où pourra-t-on trouver un homme qui veuille servir Dieu sans espoir d’un avantage personnel ? Un homme arrivé à ce degré d’évolution spirituelle, détaché de toutes choses, est bien rare. Qui trouvera le vrai pauvre spirituel, dépouillé de tout désir créaturel ? Combien éloigné du but le plus lointain n’est pas le prix qu’il se propose !

Si un homme donne tout son être, il n’est rien encore. S’il accomplit la plus rigoureuse pénitence, il est encore bien petit. S’il assimile toute la science, il est encore loin du but. S’il acquiert une grande vertu et une ardente piété, il lui manque encore beaucoup. Il lui manque surtout ce qui lui est le plus nécessaire. Qu’est-ce donc ? Qu’ayant renoncé à toutes choses, il renonce à lui-même ; qu’il sorte entièrement de son moi ; qu’il ne garde plus aucun lien d’amour avec sa personnalité.

LXVI

Celui-là ira vers Dieu, qui dans l’œuvre pense à Dieu.