Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome II, 1930.djvu/135

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il finit par dire à M. Gagnon de l’attendre et qu’il allait lui préparer des poudres. Profitant de ce délai, M. Gagnon désigne quatre hommes pour se tenir le long du mur, près de la porte. Le docteur entr’ouvre la porte pour donner les remèdes. M. Gagnon crie : Whoa ! à son cheval. C’est le signal, et il se jette sur le docteur, qu’il enlace de ses bras musculeux. Le docteur fait une résistance vigoureuse, mais inutile, car deux bras l’ont saisi et garrotté en un clin d’œil.

Le lendemain, il était conduit, garrotté et en charrette à foin, à la prison de Saint-Thomas, sous la garde des braves qui avaient risqué leur vie pour l’arrêter, pendant que leurs femmes à genoux priaient le Tout-Puissant pour le succès de l’entreprise, qu’elles considéraient comme téméraire et devant peut-être coûter la vie à plus d’un d’entre eux.

Si ce second colporteur ne fut pas assassiné par l’Indienne, il le dut sans doute à M. Jos. Gagnon.

J. A. F.