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Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome II, 1930.djvu/33

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coucherai plus dans la chambre qu’il m’avait assignée.

« — Je vais, ajoutai-je, dormir sur le canapé que l’on voit là-bas dans la cuisine. »

« Mon hôte s’empresse de répliquer :

« — Montez dans votre chambre ; ne craignez rien. Je sais que vous avez eu peur. Mais ne vous alarmez pas du bruit que vous entendrez. Il ne vous sera fait aucun mal, je vous le jure. C’est à moi seul que l’on en veut. »

« Ces paroles me rassurent un peu, mais je vous avoue franchement que je ne me sentais pas disposé à me rendre à son invitation. M. Moore m’ayant sollicité de nouveau, je me décide à monter en tenant ma lampe de la main gauche. Arrivé au palier auquel j’ai fait allusion tout à l’heure, je sens un poids lourd s’abattre sur mes épaules. Je fais une halte, afin de prendre de la force pour continuer mon ascension périlleuse, et je gravis ensuite un degré. Le poids qui m’accablait déjà augmente de pesanteur et menace de m’écraser au milieu de l’escalier. J’appelle le propriétaire de la maison, qui accourt à mes cris de détresse. Je lui raconte ce qui vient de m’arriver.

« — Ce n’est rien, me répond-il. Montez avec moi. »

« Nous continuons. À peine sommes-nous dans le passage qui conduit à ma chambre, que la porte de cette dernière s’ouvre avec un fracas