Page:Rouleau - Légendes canadiennes tome II, 1930.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des anciens Volsques et située à trente-six milles environ au sud de la Ville éternelle. Cette région était devenue alors le rendez-vous des brigands. Les nombreuses chaînes de montagnes qui entourent cette province comme d’une ceinture offrent un refuge assuré à ces dépravés. Plusieurs fois les soldats du Saint-Père furent lancés à la poursuite des brigands ; mais ils revenaient bien souvent de la chasse la besace complètement vide. Le gibier avait disparu à l’approche du chasseur et s’était envolé dans une forêt inconnue. Comment veut-on qu’il en soit autrement ? Les brigands n’ont pas d’habitation fixe ; leur vie est tout à fait nomade. Un jour, ils s’installent dans une grotte profonde ; le lendemain, ils transportent leurs pénates dans un autre repaire situé à plusieurs milles de distance.

Ils connaissent parfaitement toutes les montagnes et les collines ; crevasses, grottes, cavités souterraines, défilés, tout leur est familier ; ils peuvent donner la topographie des rochers aussi facilement qu’un enfant récite son catéchisme de première communion. Il est plus difficile de mettre la main sur les brigands que d’abattre un orignal au milieu de nos vastes forêts. Vous croyez les saisir : vous n’êtes plus qu’à quelques arpents des fuyards, vous les voyez courir devant vous, et, tout à coup, il n’y a plus rien. Les brigands ont disparu comme par enchantement. On dirait qu’ils possèdent une vraie baguette de fée. Vous fouillez toutes les sinuosités,