Salut, grande et belle nature,
Symbolique création,
Harmonieuse architecture,
Sainte Bible de la raison ;
Toi, par qui l’Idéal mystique,
L’éclat divin encor voilé,
Sous une forme poétique,
Aux yeux ravis s’est révélé !
Salut, poème éclos du Verbe,
Où, dans la multiplicité,
De l’étoile jusqu’au brin d’herbe,
Brille l’éternelle unité !…
Venez, oiseaux de la patrie,
Oiseaux d’Amérique ; avec moi,
Chantez le Dieu de poésie,
D’amour, d’espérance et de foi !
Chantez le doux Fils de Marie,
Le Dieu fait chair, le Dieu Sauveur,
L’Homme-Dieu, l’Homme d’Agonie,
Qui divinisa la douleur !
Aigles, qui planez solitaires
Au-dessus du Niagara,
Mêlant vos cris à ses tonnerres,
Avec moi, chantez : Hosanna !
Gloire au Dieu, dont la douce image
Brille et sourit dans chaque fleur ;
Dont chaque voix sait le langage :
Béni Dieu ! béni le Seigneur !
Mon âme est à lui tout entière :
Et son regard, rayon brûlant,
Dans l’extase de la prière,
La transperce amoureusement !
Et je dors d’un sommeil mystique,
Où rayonne en paix le Soleil,
Dont la splendeur béatifique
M’inonde encore à mon réveil ! —
Oh ! quel poète, sur la terre,
Dans des vers, répétés au ciel.
A jamais chanté le mystère
De cet hymen spirituel ?
Le mystère de l’âme unie
Au Dieu de la Rédemption,
Source embrasante d’harmonie.
Engendrant partout l’union :
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