admirateur, tant sa beauté était merveilleuse et sa modestie séduisante. Pour ce Français, la voir, l’admirer et l’aimer fut une même chose. Il revint souvent la visiter ; il lui apporta, à elle et à ses enfants, les cadeaux les plus attrayants,—d’épaisses couvertures bleues, des étoffes de couleurs éclatantes, des colliers, des bagues et des boucles d’oreilles d’argent. Enfin, un soir, à la clarté de la lune et des étoiles, seuls témoins de ce qui allait se passer, dans le silence et le mystère il lui parla ainsi : « J’ai appris du Génie de la forêt, que tes parents t’avaient nommée Pakanli, La Fleur : O Fleur de beauté, l’aurore enflammée est moins belle que toi. Pourquoi le Grand Esprit t’a-t-il faite si belle, qu’on ne peut te voir sans t’aimer ? Si je ne dois pas te voir toujours, je voudrais ne t’avoir jamais vue. Je ne suis pas de la même race ni de la même tribu que toi ; mais je suis d’une terre où les chênes poussent leurs racines dans le granit, et où les hommes sont des guerriers et des héros ; je suis de la vieille et noble Armorique ; « noblesse oblige » ; je suis de l’antique noblesse ; je compte beaucoup de Grands Chefs parmi mes ancêtres ; je suis moi-même un Grand Chef ; je n’ai jamais aimé aucune femme au pâle visage ; c’est le cœur qui m’a conduit auprès de toi ; je t’apporte mes premières amours : Veux-tu, ô rouge fleur de l’Itoumikbi, veux-tu de la fleur blanche de l’Armorique ? Parle, et je serai ton chevalier ;
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