dans tous les temps, la conduite des évêques envers les ermites. — On peut lire aussi ce qu’en dit Benoît XIV : De Canoniz, Sanctor. lib. 3. cap. 35. n. 15. — De Synodo diæcesanâ, lib. 6, cap. 3. n. 6. — Et la dissertation, de ascetis, que M. Antonelli a insérée dans son édition des œuvres de Saint-Jacques de Nisibe, depuis la page 107 jusqu’à la page 202.
« Autrefois le nombre des ascètes était très considérable. Ils avaient un rang distingué dans l’Église ; ils étaient placés entre le clergé et le peuple. Parmi les ascètes, il y en avait qui menaient une vie purement contemplative ; d’autres s’appliquaient aux travaux du ministère ecclésiastique et à l’instruction du peuple. Tous ceux qui avaient embrassé la vie ascétique vaquaient d’une manière spéciale aux exercices de la prière et de la mortification ; ils renonçaient aux affaires du monde pour vivre dans la retraite, soit aux environs des villes, soit dans les villes mêmes. » (Godescard.)
Les ascètes sont des âmes d’élite que l’évêque doit chérir, encourager et soutenir dans la voie étroite et glorieuse de l’amour crucifié ; ce sont les âmes qui réclament le plus ses soins, ses lumières et sa protection.
« Les âmes, qui valent mieux que toute la terre et toute sa parure, les âmes tant chéries de Dieu sont remises aux mains de l’Évêque. C’est lui qui a la charge de leur servir le banquet hospitalier, de rassasier ces nobles faméliques, d’étancher leur soif. Dieu se fie à lui du soin de la glorification de sa créature d’élite. La création reçoit d’en haut immédiatement sa robe, ses aliments, sa lumière ; mais pas une âme ne sera vêtue de beauté, nourrie de vérité, éclairée du flambeau invisible, que l’Evêque ne se soit mis à son service. (Lettre pastorale de Mgr l’Évêque de Tulle, à l’occasion de son arrivée dans son diocèse, p. 15 et 16. J. B. Léonard.)
Ainsi, quelque fort que soit l’instinct qui vous pousse au désert, quelque pur et ardent que soit votre amour pour Dieu, quelque vive que soit la foi qui vous anime et vous excite, ne faites rien de vous-mêmes, sans conseil et sans direction ; — ne faites rien sans l’approbation et la coopération épiscopales : nul n’évite ou n’enfreint impunément la hiérarchie, l’ordre établi dans l’Église ; nul n’échappe à cet ordre sans tomber dans le désordre et encourir la peine du désordre, s’il n’est ramené bientôt par l’esprit de repentir et de soumission à l’autorité légitime et ordonnée de Dieu pour la discipline de l’Église et le salut des âmes.