Page:Rouquette - La Thébaïde en Amérique, 1852.djvu/168

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Nota. — La seconde partie de notre ouvrage, que nous espérons publier sous peu, sera presque entièrement composée d’exemples, qui auront pour but de prouver que la vie solitaire et contemplative est un fruit spontané de la semence évangélique, qu’elle a toujours existé dans l’Église, et qu’elle n’a cesse de fructifier dans un lieu que pour refleurir dans un autre. Ces exemples nombreux seront précédés de quelques considérations sur la situation religieuse des États-Unis d’Amérique, sous le rapport monastique. Nous montrerons l’actualité, la nécessité de diverses maisons de retraite adaptées aux besoins de certaines âmes d’élite, de certaines natures élevées et douées d’une organisation plus frêle et impressionnable ; et ces asiles nécessaires manquant par l’inaction ou la faute de ceux qui devraient être les premiers à en comprendre la haute importance, nous établirons le droit, naturel et divin, et même le devoir et l’obligation rigoureuse, pour ces âmes sensibles et malheureuses, pour ces natures exceptionnelles, de se séparer de la grande famille et de se jeter dans les solitudes sauvages ; le droit et le devoir d’y chercher, à l’exemple de tant d’autres Solitaires, un refuge inaccessible, un abri sur contre l’injustice et la contagion du siècle. Nous signalerons l’inexplicable et déplorable lacune qui existe dans l’Ordre Monastique des États-Unis ; et nous ferons voir le malheur qui en résulte pour les plus belles vocations, pour ces âmes élevées et ardentes, pour ces natures mystiques et contemplatives, qui, se débattant d’une manière désespérée avec le monde, réclament à grands cris nos soins et notre protection spéciale. Oui, ces âmes d’élite ont droit à la meilleure part de notre charité intelligente et délicate, désintéressée et courageuse.