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Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/103

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LE GRAND SILENCE BLANC

Je regarde avec tendresse ce paysan et cette paysanne de France, le chef courbé vers la terre, donneuse de moissons, et j’oublie que je suis à des milliers de lieues sur une terre âpre, qui défend avec obstination le misérable métal qui se cache en ses flancs. Certes, c’est « la terre qui paye », les mille parcelles d’or jaune étincellent au fond de la pan, mais combien moins belles, combien moins lumineuses que la meule qui est là, dorée par le soleil couchant.



Deux jours après, j’étais à Eagle, dans l’Alaska yankee, chez mon ami Jim Mac Carter, un cher garçon qui m’amena chasser le moose, si bien que j’oubliai totalement de lui demander s’il connaissait le nom de l’individu qui avait apporté l’Angélus de Millet aux dernières marches du monde.