moi » et avec une moue de pitié il poursuit : « Un verre de bière… pour Monsieur. »
— For your love.
— The same to you.
Il élève le verre à la hauteur de son œil et d’un trait vide l’alcool…
Il pousse un ah ! satisfait et, les coudes sur le comptoir, il me dit :
— Êtes-vous revenu de votre chasse au grizzli ?
— Ma foi, oui.
— Voulez-vous être en chasse cette nuit ?
— Cette nuit ?
— Probable, si vous dites oui, nous sortons et nous embarquons.
— Nous embarquons. On va donc chasser le phoque ?
— Non, répond Lewis W. Gould flegmatique, non pas le phoque : le Chinois.
— Hein ! vous dites ?
— Je dis bien : le Chinois.
— Une bête que vous appelez ainsi ?
— Non, non, je m’exprime correctement, pas une bête chinoise, une bête de Chinois… C’est la même chose, achève-t-il dans un gros rire.
Son rire me gêne et m’intrigue à la fois. J’ai tellement vu de choses bizarres dans cette bizarre Amérique. Je ne sais si je dois prendre au sérieux la proposition de mon camarade.
Mais, imperturbable, il conclut :
— C’est une chose vraiment excitante.