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LE GRAND SILENCE BLANC

ivre ce soir, ne lui en veuille pas. Tu veilleras sur son sommeil comme tu veillais sur le mien. C’est un cher garçon. Il ne te battra pas… en souvenir de moi.

Non, je ne peux pas te prendre avec moi. C’est impossible !

Qu’est-ce que c’est ? Ah ! oui, je sais. Come on. C’est vous, Jack ? Bonjour, emportez les caisses ; moi, je couperai à travers la piste et je vous rejoindrai bientôt. Attendez-moi auprès du boqueteau de sapins. Permettez, je vous donne un coup de main… Ça, oui, c’est Tempest, c’est mon chien. Non, il reste ici avec Gregory Land. Une belle bête ? Parbleu, je le sais. Vous l’achèteriez 350 dollars ?… Je crois bien qu’il les vaut… Mais Tempest n’est pas à vendre. Je l’ai donné… Oui, c’est ça, good bye, boy.

Hein !… c’est vide, ici… quelle tristesse ! Allons, du courage, il va falloir se quitter… Mon sac, ma carabine, mon bâton. Tu veux que je t’embrasse ? Ça, oui, je veux bien… Adieu, Tempest, adieu, mon bon, mon vrai, mon unique ami !

Je pleure, moi, tu sais, comme Gregory, je ne suis qu’un homme. Non, ne gémis pas. Le cœur me fend… Allons, tu es un bon garçon que j’aime. Adieu.

Tu veux me suivre ? Jusqu’à la côte alors, je veux bien.

En route. Allons, cours, gambade, sois heu-