Mais Kotak continue :
— L’homme-blanc-qui-vendait-des-prières me grondait lorsqu’il me voyait polir mon bâton d’ivoire qui sert à éloigner les maléfices de Kiolya, l’Esprit de l’aurore boréale. En revanche, il voulait que j’embrasse le double bâton de bois sur lequel est attachée la face-pâle-suppliciée, pourquoi ?
— Tu m’agaces, Kotak.
— Ne te fâche pas, et dis-moi : pourquoi enfermez-vous les petits enfants dont l’Esprit a pris les parents dans des prisons au lieu de les confier comme cela se fait chez nous aux plus riches familles ?
« Pourquoi vous battez-vous pour déplacer la pierre qui borne votre domaine ?
Toute la terre est à nous, la mer aussi, tout appartient à chacun, sauf le Kayak qui est nôtre, puisque nous l’avons creusé de nos mains.
Les femmes de Dawson dansent, boivent des choses fortes et fument le tabac, vous les méprisez ; nos femmes préparent nos armes, elles ont les mêmes droits que nous. Aucune grande chasse n’est décidée sans elles, elles nous accompagnent dans nos aventures.
— Où est ta femme, à toi ? »
Cette question précise me laisse bouche close, j’avoue que je n’avais pas prévu le cas où l’on me demanderait pourquoi je n’ai pas amené de femme voir ce qui se passait à Point-Barrow par