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Page:Rouquette - Le Grand Silence Blanc, 1920.djvu/95

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LE GRAND SILENCE BLANC

profite pour me faire un cours sur les phoques.

Il s’exprime certes avec moins d’élégance que M. de Buffon, mais M. de Buffon aurait beaucoup appris à l’entendre.

Il me parle du phoque couleur de buffle. Du phoque, dont la lèvre supérieure est cannelée, dont les pieds de devant n’ont que quatre doigts.

Le phoque à long cou, qui vient on ne sait d’où et qui ne possède point d’ongles ; de ces vieux à la peau tigrée ; de ces jeunes, noirs sur le dos et sous le ventre blancs.

Du phoque grand comme un bœuf qu’on voit parfois, mais qu’on ne harponne jamais ; certains chasseurs l’ont poursuivi pendant cent cinquante milles ; il disparaît toujours au moment de l’atteindre, protégé par les esprits des eaux.

Il en est qui ont la tête d’une tortue, d’autres fantaisistes sont d’une couleur noirâtre et portent un dessin jaune sur les côtés.

Les mouchetés et les tachetés sont par mille fois mille. Une espèce a, sur l’échine, des ronds bien tracés.

Celui-ci est barbu, celui-là moustachu. Il y a encore les otaries aux yeux chassieux, au pelage doux ou au pelage dur et grossier, les unes noires, les autres gris cendré. L’une, coquette, s’orne d’une bande rousse sous le ventre, celle-ci l’a sur la tête, comme une écharpe.

Quelques-unes sont jaunes avec des oreilles longues ; d’autres, pour se différencier, ont les