Page:Rouquette - Meschacébéennes, 1839.djvu/120

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Sous les rameaux en deuil de l’yeuse isolée
Je m’assieds recueilli ;
Au murmure des pins mon âme inconsolée
Demande en vain l’oubli !…

Oh ! qu’ils sont loin mes jours d’insoucieuse vie,
A l’ombre des grands bois,
Quand mon cœur débordait d’amour, de poésie,
D’espérance à la fois !

Quand, relisant toujours Béranger, Lamartine,
Sainte-Beuve, Byron,
Buvant la poésie, à sa source divine,
Dans ma forêt sans nom,

J’allais errant, bercé de molles rêveries,
Sans suivre aucun chemin,
Ecoutant, arrêté, la caille des prairies,
Loin de tout pas humain,

Ecoutant les soupirs de la savane nue,
Les plaintes du roseau,
Et me désaltérant à la source inconnue
Où s’abreuve l’oiseau,