LES POÈTES BRETONS FRANÇAIS 125
Quelques années après, en 1837, un
nouveau groupe de poètes, au nombre desquels
était encore Armand de la Durantais, créa à
Rennes le journal Le Foyer. « Ce fut, dit M.
Adolphe Orain (Revue de Bretagne et de Vendée,
1881, t. II), dans cette feuille que
parurent les sonnets brûlants de Boulay-Paty,
les poésies de Turquety, les satires de
Langlois[1],
les iambes de Louis de Léon et
de Letourneux, les élégies de Kerambrun
et de la Durantais. » Leconte de Liste, alors
étudiant à Rennes, y fit ses premières armes.
Le grand artiste qui devait écrire le Manchy
et le Sommeil du Condor, essayait ses forces
dans des vers médiocres, mais qui
contiennent déjà les germes de son talent. À titre
de curiosité, voici une strophe d’une pièce
intitulée Fleur du Gange et adressée à
une jeune Indienne :
- Le colibri, diamant du feuillage,
- Ainsi que toi chante, étincelle et dort ;
- Ta rose aimée où l’aube a son mirage.
- Ainsi que toi pleure des larmes d’or ;
- ↑ Émile Langlois, né à Rennes en 1813, mort à Paris en 1860, écrivain très spirituel, qui rédigea en 1841, à Châteaubriant, un petit journal littéraire, l’Espiègle, dont la collection est curieuse.