126 LA POÉSIE BRETONNE AU XIXe SIECLE
- Mais comme lui ne sois pas un prestige,
- Un doux éclair qui vient, s’envole et meurt...
- Comme elle aussi ne quitte pas ta tige,
- Frêle âme éclose aux lèvres du Seigneur [1] !
Ne sent-on pas dans ces vers l’effort du poète pour vêtir ses idées de ce coloris éclatant et presque métallique qu’il a su leur donner plus tard ?
En 1840, il fonda à Rennes une revue littéraire : La Variété, presque introuvable aujourd’hui, dit M. Louis Tiercelin, (l’Hermine du 20 août 1894). Son père, médecin à l’île Bourbon, était originaire de Dinan ; mais lui-même est né dans cette île, d’une mère créole, et n’a passé à Dinan et à Rennes que quelques années de sa jeunesse ; d’autre part, ses œuvres n’ont rien de commun avec le mysticisme et l’esprit national des Bretons ; je ne crois donc pas qu’on puisse le compter au nombre des poètes armoricains [2].
À côté de ce groupe, vivait, retiré dans son manoir du Val, sur les bords de l’Arguenon, un disciple des lakistes d’Angleterre, Hippo-